La mode peut-elle être éco-responsable ?

une femme marche sur la dune avec de un vêtement long et un chapeau

La mode est un sujet de société qui suscite beaucoup de débats. Il y a ceux qui s’y intéressent et ceux qui disent l’ignorer. Pourtant tout le monde s’habille.

Les vêtements de ma jeunesse sont pour la plupart oubliés, sauf quelques rares pièces. J’ai pour habitude de regarder très peu derrière mon épaule. Cependant, j’ai un souvenir assez précis de l’usage très pratique de nos vêtements d’alors.  Aujourd’hui, j’ai l’impression que la machine s’est emballée. Le vêtement est devenu un objet à vie courte, un signe très fort d’appartenance et un produit fortement dépendant du marketing.

des vêtements sur des cintres

Quelle différence avec les achats du siècle dernier ?

En effet, si vous êtes de la même génération que moi, vous avez peut-être porté le tablier pour aller à l’école dans votre prime-enfance. Celui-ci permettait de protéger les vêtements et limitait ainsi le lavage. Personnellement je l’ai peu porté.un air d'autrefois avec les vêtements de cette pièce

Une habitude fréquente, mais encore d’usage aujourd’hui je pense, était de « passer » les vêtements au, ou à la plus jeune, au fur et à mesure de la croissance de l’aîné(e). Les familles étant moins grandes qu’avant, cette pratique doit avoir également diminué. Difficile pour la plus jeune d’avoir des vêtements neufs ! Cela ne devait pas être toujours plaisant.

J’ai le souvenir aussi des vêtements du dimanche de mon enfance. Ceux-ci étaient plus beaux et il ne fallait pas prendre le risque de les abîmer en jouant. C’était souvent les vêtements neufs qui basculaient dans l’usage  scolaire quand ils étaient un peu…moins neufs !

Il était aussi d’usage de sortir son manteau à la Toussaint, et de le laisser en circuit jusqu’à Pâques, où une toilette printanière montrait l’arrivée du printemps. Il fallait appliquer le dicton « En avril ne te découvre pas d’un fil, en mai fais ce qu’il te plaît »

Comment consommons-nous aujourd’hui ?

Peut-être persiste-t-il des pratiques décrites précédemment pour des raisons financières, culturelles, éducatives ou par conviction.

Mais, il semblerait que le marché de la mode et du textile aille vers toujours plus de production.

Allons-nous continuer à acheter, à jeter, à polluer ? Quel est le sens de cette pratique ? Le vêtement est-il fait pour être un produit jetable, à usage unique ? Est-il possible d’introduire une éthique dans le marché du textile? Une prise en compte de la gestion des déchets textiles existe mais elle est encore insuffisante.

nombreuses machines à coudre pour vêtements d'autrefoisJe ne peux m’empêcher de penser à mon arrière-grand-mère qui arrondissait sa faible retraite en raccommodant pour les commerçants de son quartier. Elle retournait les cols de chemise quand ils étaient usés, mettait des pièces aux draps, faisait des torchons quand ils étaient trop élimés et se déchiraient,…

Aujourd’hui, il est fréquent d’entendre des personnes dire qu’elles ont des vêtements dans leur armoire qu’elles n’ont jamais portés. Nous ne pouvons que constater le  turn-over rapide des produits dans la fast-fashion. Je l’ai d’ailleurs évoqué dans un précédent article que vous avez peut-être lu.

N’est-il pas choquant de savoir que certains sont purement et simplement détruits ? Nous pouvons espérer une future loi du développement de l’économie circulaire afin que plus aucun vêtement invendu ne soit jeté ou éliminé. Mais chacun à son niveau ne peut-il pas commencer à agir ? N’est-il pas temps de revenir à une éducation des plus et moins jeunes sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres ?

Quelques chiffres au sujet du textile

Dans son excellente infographie que je vous invite à consulter ici , le média Qqf (Qu’est-ce qu’on fait ?) nous donne des chiffres vertigineux. En voici quelques-uns :

  • 100 milliards de vêtements vendus dans le monde
  • Une production multipliée par 2 entre 2000 et 2014
  • 2% des émissions globales de gaz à effet de serres avec une projection à un taux de 26% en 2050 si la production continue à ce rythme
  • Utilisation de 4% des ressources en eau potable
  • 500 000 tonnes de microparticules de plastique dans les océans soit un équivalent de plus de 50 milliards de bouteilles plastiques
  • Des salaires de misère au Bengladesh et Pakistan en particulier où se tourne les marques pour titre les coûts au plus bas
  • Un gâchis planétaire estimé à une perte de 460 milliards de dollars/an

des tas de jeans

Mais comment avoir une attitude éco-responsable en matière d’habillement ?

Il est estimé que chaque français achète environ 30 kgs de produits textile par année, mais que seulement 2,5 kgs vont être recyclés.

Chacun peut faire son, ou ses choix, en sachant que tout contribuera à réintroduire une attitude vertueuse.

  • Avant tout achat vous souvenir de cette phrase « En avoir besoin, en avoir très envie ou passer son chemin »
  • Lisez les étiquettes et préférez, quand c’est possible, les matières comme le lin, le chanvre ou le coton biofleurs de coton dans un champ
  • Choisissez des produits labellisés comme Demeter, Ecolabel européen, Ecocert Textile ou GOTS
  • N’hésitez pas à opter pour des produits fabriqués avec des fibres recyclées
  • Achetez moins mais achetez mieux, et de meilleure qualité. Avant d’acheter, et afin d’éviter les achats coups de tête, revisitez votre dressing dans votre tête afin de vous assurer que vous n’avez pas déjà un pantalon noir ou un pull camel pratiquement identique.
  • Apprenez à acheter en seconde main et pratiquez le up-cycling : Emmaüs ou d’autres organismes associatifs, les dépôts ventes, les friperies, les vide-greniers et bien sûr les sites en ligne comme Vinted, eBay, vide-dressing, ou Vestiaire collective pour ne citer que ceux-là, sont des vraies malles aux trésors!photographier des vêtements pour le vendre
  • Désinscrivez-vous des newsletters des marques en ligne qui, jour après jour, vous font croire que vous allez faire une excellente affaire en commandant leurs produits à prix cassés, en promotion, en exclusivité, en vente privées,… Allez sur les sites seulement quand vous avez besoin d’un produit. Il sera toujours possible de jouer le jeu de la réinscription.

Le vêtement, la mode et moi

Si vous souhaitez en savoir plus sur ma vision sur ce sujet, je vous invite à écouter mon interview sur Chiffon le podcast.

le visuel de Chiffon le podcast

Je vous recommande par ailleurs cet excellent podcast pour l’approche de la mode décalée et respectueuse de Valérie Tribes.

Et bien sûr, j’attends vos commentaires ci-dessous:

 

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